L’influence d’un livre

 
 

Y a-t-il un livre qui vous a tellement marqué que votre vie en a été imprégné ? C'est ce qui est arrivé à Charles Amand.


À travers les contes et les histoires du Québec (de la Nouvelle France), vous découvrirez des environnements qui sortent parfois de l'ordinaire !

Sommaire


Prologue

L'alchimiste

Une nuit horrible

La conjuration

La fameuse nuit

Le meurtre

Le cadavre

Il faut arrêter Lepage

L'étranger et sa légende canadienne

L'histoire de Rose Latulipe

Échapper au diable ?

St-Céran

L'autopsie

Le retour

Chez son oncle

L'homme de Labrador

Une légende canadienne

La caverne du cap au Corbeau

La tempête

Un rescapé

Un jeune médecin

La visite de Dimitry

Le mariage

Charles Amand

Mot de la fin

Des livres captivants


Prologue



Philippe-Aubert de Gaspé est le fils du dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, auteur de Les anciens Canadiens, écrit à l’âge de 76 ans. Il portait le même nom.


Le fils est né à Québec en 1814, a fait ses études à Nicolet. Il a été sténographe et journaliste au Quebec Mercury et Le Canadien.


En 1836, il commet la folie de mettre une bombe puante au parlement qu’on a dû évacuer. Il doit quitter Québec. Il se réfugie chez son père à Saint-Jean-Port-Joli. Il écrit ce roman L’influence d’un livre qui est publié dans le journal Le Populaire, en 1837.


On dit qu’il est l’auteur de premier roman canadien français publié au Canada, rien de moins.


Il habite ensuite à Halifax, y est journaliste. Il meurt subitement d’une maladie,  à l’âge de 26 ans, en 1841.




Philippe-Aubert de Gaspé (fils) (1814-1841)



L'alchimiste



Sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, dans une plaine qui s'étend jusqu'à une chaîne de montagnes, dont nous ignorons le nom, se trouve une petite chaumière qui n'a rien de remarquable par elle-même.


Située au bas d'une colline, sa vue est dérobée aux voyageurs par un bosquet de pins qui la défend contre le vent du nord, si fréquent dans cette partie de la contrée.


Autrefois cette misérable cabane était habitée par trois personnes : un homme, son épouse, jeune femme vieillie par le chagrin, et un enfant, fruit de leur union. Cet homme que nous appellerons Charles Amand la possédait au temps dont nous parlons. En ayant éloigné ses autres habitants afin de vaquer secrètement à des travaux mystérieux auxquels il avait dévoué sa vie.


C'était le 15 août de l'année 182-. Charles Amand était debout au milieu de l'unique pièce que contenait ce petit édifice presque en ruine.


D'un côté un méchant lit sans rideau. Vis-à-vis, un établi de menuisier, couvert de divers instruments, parmi lesquels on remarquait deux creusets, dont l'un était cassé. Aussi, différents minéraux que Charles considérait d'un air pensif sur un âtre.


Au côté droit de l'appartement, brûlaient, épars çà et là, quelques morceaux de charbon de terre. Près de l'âtre, sur une table, un mauvais encrier, quelques morceaux de papier et un livre ouvert absorbaient une partie de l'attention de l'alchimiste moderne. Ce livre était : Les ouvrages d'Albert le Petit.





La cabane



L'homme dont nous parlons était d'une taille moyenne. Son vêtement, celui des cultivateurs du pays. Son teint livide et pâle, ses cheveux noirs et épars qui couvraient un beau front, son oeil brun, presque éteint dans son orbite creux, tout son physique annonçait un homme affaibli par la misère et les veilles.


Il rassembla les charbons, les souffla et y posa un creuset contenant différents métaux. Et s'étant couvert la bouche d'un mouchoir, il se mit à l'ouvrage. Après un travail opiniâtre qui dura près de trois heures, il s'assit presque épuisé, et contemplant la composition nouvelle qui se trouvait devant lui, il se dit à lui-même :


Travail ingrat ! Faut-il enfin que je t'abandonne ? Ne me reste-t-il plus d'espoir ? J'ai pourtant suivi à la lettre toutes les directions, ajouta-t-il, en prenant le livre. Oui : étain, zinc, arsenic, vif-argent, sulfate de potasse. Ah ! s'écria-t-il, en regardant de plus près. Soufre ! Je l'avais oublié, et il se remit à l'ouvrage.


Après une demi-heure de travail il tira du creuset une composition qu'à sa couleur on eût prise pour du fer.


– Malédiction ! murmura-t-il.


...

 

Mots clés : L’influence d’un livre, Philippe-Aubert de Gaspé (fils), alchimie, légendes et contes, Rose Latulipe, Saint-Jean-Port-Joli, sorcière, sorcellerie, Cap au corbeau, meurtre et sang

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